Manifestons pour des conditions d'accueil dignes pour les requérants d'asile
Le 27 janvier prochain, le collectif Perce-frontière organise à Genève une nouvelle manifestation pour des conditions d’accueil dignes pour les requérant·e·s d’asile. Nous reproduisons ici leur appel.
Action du collectif Perce-Frontières, juin 2016
Il y a deux ans, le 27 janvier 2015, environ 200 personnes en exil sont sorties dans la rue pour dénoncer les conditions d’accueil indignes qui leur sont imposées par la politique migratoire raciste de la Suisse.
Cette action du Collectif Stop Bunkers a marqué le début d’une vague de mobilisations: le collectif d’occupation du Grütli (devenu No Bunkers puis Perce-Frontières) s’est élevé contre les transferts dans ces abris et a permis, entre autres, l’ouverture du foyer Appia. La lutte des habitant·e·s contre la destruction du foyer Frank-Thomas, soutenue par Perce-Frontières, a conduit à la rénovation du foyer et à la promesse de relogement de ses habitant·e·s dans leurs anciennes chambres. La lutte contre les renvois, notamment des blessés des Tattes, et contre les accords Dublin s’est également menée de front durant toute cette période.
Deux ans plus tard, malgré les promesses des responsables politiques, le Conseiller d’Etat Mauro Poggia en tête, les bunkers sont toujours ouverts, avec plus de 300 personnes vivant sous terre! Les récentes victoires obtenues grâce à ces mobilisations avec l’ouverture d’Appia et la rénovation du foyer Frank-Thomas sont aujourd’hui menacées. Il va en effet falloir à nouveau montrer notre détermination pour que les autorités respectent leurs engagements et relogent les habitant·e·s de Frank-Thomas aux mêmes conditions. Quant au foyer Appia qui accueille plus de 150 personnes, il est prochainement voué à être remplacé par un échangeur autoroutier.
Le contrôle au faciès, les arrestations souvent brutales et les renvois continuent, dans les rues et jusque dans l’enceinte de l’Office cantonal de la population et des migrations. L’Etat détruit des foyers pour construire des centres de renvois fédéraux, et le plus cher souhait du Conseiller d’Etat Pierre Maudet est que Genève devienne le fer de lance d’une politique d’asile carcérale et de vols spéciaux.
Nous refusons de laisser s’implanter une politique d’asile qui se résume à ségréguer les personnes en exil pour mieux les renvoyer. Ce qu’on appelle abusivement politique d’asile est en réalité un système pensé et organisé pour dissuader les réfugié·e·s de venir en Suisse en les isolant, les précarisant et les enfermant. Nous ne faisons pas face à un manque de planification en matière d’asile. Au contraire, depuis une dizaine d’années, l’Etat laisse volontairement pourrir les lieux d’hébergement et impose délibérément les pires conditions d’existence aux personnes en exil.
L’Hospice général, institution en charge de la politique sociale et de l’accueil des requérant·e·s d’asile à Genève, s’applique à rendre insupportable la vie des réfugié·e·s et à briser toute forme de solidarité avec la population genevoise de longue date. Les personnes en exil sont à l’avant poste de la violence sociale. Mais ce que vivent les migrant·e·s tend à s’étendre à toutes les populations les plus démuni·e·s.
Faisons bloc face à la violence et au racisme institutionnalisé. Le 27 janvier, sortons dans la rue avec les personnes en exil pour porter ensemble un autre discours. Soyons nombreux.ses pour presser les autorités à tenir leurs maigres engagementsËÂ!
Pour la fermeture des bunkers!
Pour des logements dignes, pas de prisons!
Contre les violences faites aux personnes en exil, le racisme et les renvois!
Rendez-vous
vendredi 27 janvier 2017
17 h 30 Promenade de la Treille
(Rue de la Croix-Rouge au-dessus de la pl. Neuve)
Le collectif Perce-frontières perce-frontieres@noborders.ch