Explosion du chômage: une assurance-chômage contre les droits des chômeuses et des chômeurs!

Explosion du chômage: une assurance-chômage contre les droits des chômeuses et des chômeurs!

Près de 150000 chômeuses et chômeurs, un chiffre qui ne traduit que très partiellement la réalité! Parce que les statistiques officielles du chômage sont particulièrement trompeuses: elles ne prennent en compte ni les personnes en gain intermédiaire (à partir de 6 heures par semaine), ni celles occupées dans des emplois temporaires subventionnés ou bénéficiant d’autres mesures relatives au marché du travail (par exemple des cours en vue d’une intégration professionnelle ou de perfectionnement) ni enfin toutes celles qui ne se sont pas inscrites au chômage, mais qui sont sans emploi. Quant aux statistiques des demandeurs d’emploi (un peu plus de 200000 personnes inscrites dans les Offices régionaux de placement), elles ne permettent pas non plus de prendre véritablement la mesure de toutes celles et ceux qui cherchent un nouvel emploi.


La réduction de la durée du nombre des indemnités de chômage de 520 à 400, introduite le 1er juillet 2003 avec la dernière révision de la loi sur l’assurance chômage (LACI), a pour objectif avoué d’exercer une pression encore plus forte sur les personnes sans emploi pour qu’elles acceptent de prendre des emplois précaires, par exemple du travail temporaire ou à temps partiel irrégulier, ce qui est bien entendu tout bénéfice pour les employeurs. Ce sont du reste principalement les chômeuses et chômeurs âgés de 40 à 55 ans qui pâtiront le plus de cette réduction de la durée d’indemnisation.


Les révisions successives de la LACI ont totalement perverti, ces dernières années, ce qui devrait être une véritable assurance chômage, soit une assurance couvrant le risque social du chômage. Or la LACI, telle qu’elle est aujourd’hui, fait peser en fait la responsabilité du chômage, individuellement, sur les chômeuses et les chômeurs. Elle institue de véritables mesures de rétorsion et de pénalisation à leur égard.


Les prochaines révisions, annoncées dans les débats parlementaires, veulent aller encore plus loin dans cette direction: privatisation partielle, avec mise en place d’une assurance privée complémentaire et facultative, nouvel abaissement du taux d’indemnisation et transformation des indemnités journalière en indemnités dégressives, en fonction du temps passé au chômage. Nous continuerons à nous battre contre ces projets de démantèlement, pour imposer une assurance chômage dont l’objectif soit de couvrir réellement les assuré-e-s contre le risque de la perte d’un emploi.

(ds)