Finances publiques: cadeaux aux riches, austérité anti-sociale
Finances publiques: cadeaux aux riches, austérité anti-sociale
Patronat et partis de droite favorisent les riches au dépens de la majorité, salarié-e-s, retraité-e-s, jeunes en formation. Scénario rôdé: sous le prétexte fallacieux de relancer léconomie, ils sabrent les impôts des possédants. Coup double: on transfère la charge des impôts des riches vers les salarié-e-s et les pauvres et on restreint les recettes des collectivités, creusant les déficits. Dans ce climat, on dicte des mesures antisociales pour «rétablir léquilibre budgétaire».
La situation des finances publiques suisses est catastrophiqueFaux! Lendettement des collectivités publiques suisses est lun des plus bas au monde. Seuls quelques rares pays font légèrement mieux que la Suisse. Actuellement, cet endettement équivaut à 53% du Produit intérieur brut. En 1947, il atteignait 70%. La situation sest donc nettement améliorée depuis le moment où lAVS a été créée. Alors, pourquoi celle-ci serait-elle plus difficile à financer aujourdhui quà lépoque? (ip) |
Le «paquet fiscal» voté par la majorité de droite à Berne en est lexemple. Il diminue les recettes de la Confédération de 2 milliards et autant pour les cantons, le retour de déficits élevés est programmé! Il est vendu mensongèrement comme une aide «aux familles». Mais cest un cadeau royal aux riches, propriétaires immobiliers et actionnaires. Ainsi, un couple marié avec deux enfants, gagnant jusquà 7000 Fr. par mois au total, soit la grande majorité des salarié-e-s, économisera le prix dun billet de cinéma par mois! Le même couple, au revenu mensuel de 40000 Fr. recevra environ 8000 Fr. de plus par an. De quoi offrir aux enfants 2 semaines de cours danglais aux USA en été et une semaine de ski lhiver.
La majorité bourgeoise creuse les déficits futurs, mais elle a aussi le culot de vouloir imposer en 2003 un programme daustérité antisociale draconien avec 3 milliards de coupes. Principales victimes: AVS/AI, aide au logement, dépenses écologiques, salarié-e-s de la Confédération, aide au développement, requérant-e-s dasile… La résistance est indispensable, nous avons donc pris linitiative dun référendum populaire contre le «paquet fiscal»!
De plus, rien nest fait contre la fraude fiscale. Au contraire, le patronat et la droite entendent amnistier les fraudeurs. On peut estimer que la fraude fiscale, à lombre du secret bancaire, prive les collectivités de 7 milliards par an au moins. Si les riches payaient leur dû, ni Confédération, ni cantons, ni communes nauraient eu de déficits ces dix dernières années et il y aurait largement de quoi financer labaissement de lâge de la retraite à 60 ans pour toutes-tous et une assurance-maternité digne de ce nom.
Le Parti socialiste: la tête dans le sable!
Les dépenses, en particulier les dépenses sociales, ont exploséEncore faux! Durant ces dix dernières années, les dépenses publiques totales ont augmenté à un rythme très modeste, moins rapide que celui de léconomie. En 1993, elles représentaient 32,2% du Produit intérieur brut, contre 31,5% en 2002. On devrait donc plutôt parler dune stagnation, voire dune baisse relative des dépenses. Quant aux dépenses sociales, elles stagnent aussi. En 1993, les dépenses de prévoyance sociale de la Confédération se montaient à 1620 francs par habitant. Dix ans plus tard, en 2002, elles atteignent 1614 francs par habitant. (ip) |
Face à cette offensive en règle, la politique fiscale conduite par les dirigeants du Parti socialiste nest ni adéquate, ni crédible: elle va de reculs en concessions et de retraites en capitulations. Pire encore: afin de satisfaire leur électorat, qui se recrute de plus en plus dans les couches aisées, les notables socialistes adoptent des positions qui contredisent directement les intérêts des travailleurs-euses en activité ou à la retraite. Deux exemples:
- Les défenseurs des salarié-e-s et des couches modestes ont toujours été opposés aux impôts sur la consommation, comme la TVA, parce que ceux-ci sont profondément injustes. Au lieu dêtre progressifs, comme les impôts sur le revenu, ils sont dégressifs, cest-à-dire quils pèsent plus lourdement sur les pauvres que sur les riches. Pourtant, le PS est devenu aujourdhui un chaud partisan de la TVA: laugmentation de celle-ci constitue même sa principale réponse aux difficultés financières des assurances sociales.
- Les organisations de gauche ont toujours combattu le secret bancaire, puisque celui-ci protège la fraude massive des milieux possédants. Non seulement, le PS ne mène plus aucune lutte sérieuse contre ce secret mais nombre de ses dirigeants en défendent maintenant le principe.
Le bilan est sans appel: sur le plan fiscal aussi, le Parti socialiste tend à se transformer en parti social-libéral.
Ce que nous voulons
En cas délection, nos député-e-s à Berne se battront pour un programme fiscal durgence articulé autour des mesures suivantes:
- Opposition décidée à toute politique des caisses vides et à toute politique daustérité.
- Baisse massive des dépenses militaires.
- Abolition de la TVA compensée par une hausse des taux de lImpôt fédéral direct sur les revenus élevés (à partir de 120000 fr. par année), et dun impôt sur les grandes fortunes (à partir de 1,5 million) et les gros bénéfices.
- Introduction dun impôt fédéral (de 10 à 50%) sur les successions dont le montant sélève à plus dun million de francs.
- Imposition (de 25% à 60%) des gains réalisés grâce à la spéculation en Bourse.
- Imposition des transactions financières de nature spéculative.
- Harmonisation des taux dimposition cantonaux afin dempêcher la sous-enchère fiscale de certains cantons (Zoug, Schwyz, etc.).
- Levée du secret bancaire et lutte résolue contre la fraude fiscale.
Isabelle PACCAUD
En matière fiscale, la Suisse nest plus attractiveArchi-faux! En 1985, la quote-part fiscale (cest-à-dire le rapport entre le montant total des impôts, y compris les cotisations pour les assurances sociales, et le Produit intérieur brut) se montait à 30,2% en Suisse. Dans lensemble des pays développés, elle sélevait à 33,9%. Lécart, à lavantage de la Suisse, atteignait donc 3,7 points de pourcent. En 2001, les quotes-parts fiscales respectives sélèvent à 34,5% et 39,4%, soit un écart de 4,9 points de pourcent. Conclusion: la Suisse est encore plus attractive aujourdhui quen 1985. (ip) |
Le poids des impôts sest fortement alourdiÇa dépend pour qui! Entre 1992 et 2002, une personne vivant à Zurich et gagnant 3900 francs par mois a vu sa charge fiscale saccroître de 18%. En revanche, une personne, disposant de 31000 francs par mois, a vu la sienne diminuer de 2%. Même mouvement à Bâle: 11% dimpôt en plus pour les plus démunis et 1% en moins pour les riches. Les impôts ont aussi été fortement réduits sur les profits des entreprises, à la grande joie des actionnaires et des patrons. De 1990 à 2002, limposition dune société anonyme dégageant un bénéfice net dun million de francs a été baissé de 18% à Lausanne, 20% à Zurich, 22% à Genève et 27% à Neuchâtel. (ip) |