Services publics: les besoins des gens d’abord: poste, électricité… Résistance!

Les besoins des gens d’abord: poste, électricité… Résistance!

Nous défendons un service public répondant aux besoins de la population, respectueux de l’environnement, accessible à tous et démocratique, dans les domaines de la santé, de la formation, de la culture, des transports, des communications, de la poste, du logement, de l’eau, de l’énergie, du traitement des déchets…


A rebours du néolibéralisme selon l’OMC, qu’on voit à l’œuvre: PTT démantelés, télécoms livrés à la spéculation, postes fermées, tarifs augmentés, CFF transformés en SA, privatisation rampante de tout le secteur public, prestations dégradées ou supprimées, emplois liquidés…

La résistance électrique…

Le 22 septembre 2002, les citoyen-ne-s votaient NON à la privatisation du marché électrique (LME), concoctée par 90% des Chambres, la droite mais aussi une large majorité d’élu-e-s PS ou Verts, et promue par le ministre PSS Leuenberger.


Le référendum fut lancé par des «résistants», dont solidaritéS, ne partageant pas l’avis de Christiane Brunner il y a 2 ans, sur les «bons arguments» en faveur de la LME. A même époque, le comité référendaire adoptait une plate-forme, non seulement contre cette LME, mais «s’opposant fondamentalement à la libéralisation et à la privatisation de l’approvisionnement en électricité». Il formulait comme but, non l’aménagement du marché, mais «une loi sur l’approvisionnement électrique», affirmant que «réseaux et grandes centrales doivent être intégralement entre les mains des pouvoirs publics […] et soumis à un contrôle public et démocratique», la loi devant «garantir la sécurité d’approvisionnement» avec des objectifs sociaux et écologiques clairs.


C’est ainsi que la bataille anti-LME a été gagnée et dans ce sens que nous lutterons encore! Or depuis, le département de Leuenberger a mis en route une «commission d’experts», faisant fi de la décision populaire et sensée accoucher d’une nouvelle LME pour 2004. Mais, il y a les faits. Les «prix du marché» explosent, comme le constatait un «consultant»: «Loin de constituer une garantie pour les consommateurs, les déréglementations des marchés se traduisent souvent et de manière répétitive par des augmentations tout à fait considérables.» Au chapitre des faits encore, à mi-août, 60 millions d’Américains du Nord ont broyé du noir, privés d’électricité, de réfrigération, d’eau, de transports, de stations d’épuration… Au-delà des causes ponctuelles, les causes structurelles de l’accident sont la dérégulation et le profit des actionnaires.

Poste: le combat continue!

100% non nucléaire

Au chapitre «électrique» encore: signalons que, sur proposition du soussigné député ADG, membre de solidaritéS et de ContrAtom, le parlement genevois vient d’accepter, dans la Conception générale de l’énergie du canton, l’exigence d’un approvisionnement électrique 100% non-nucléaire! Décision impensable sans monopole public de la distribution électrique, préservé grâce à la victoire contre la LME.

(pv)


Ce 6 septembre, par exemple, nous étions des centaines à la rue de la Ferme, à Genève, répondant à l’appel du Comité pour la défense de la poste du quartier, dont la fermeture est prévue pour «rentabiliser» une régie qui annonce pourtant, de janvier à juin, 142 millions de bénéfice! Les habitant-e-s ont applaudi notre camarade Bernard Clerc, les invitant à être au rendez-vous le 16 septembre, quand le directeur (socialiste!) de la Poste Ulrich Gygi viendra pérorer à Genève sur la «gestion entrepreneuriale des services publics»!


Il faut dire qu’en matière postale, privatisations et démontage du secteur public sont en marche de longue date. En 1997, nous avons lancé un référendum fédéral contre le démantèlement des PTT. Tout le secteur dominant du PS et des directions syndicales prétendait que l’essentiel était préservé et les conditions du services public garanties, que le référendum était irresponsable, que le monopole de la poste serait préservé, qu’aucun emploi n’était menacé, qu’il était abusif de parler de privatisation…


Fatras instructif six ans après. Comme l’est toujours l’argumentaire des référendaires, traités de ringards-passéistes, jouant la nostalgie et la peur. Aujourd’hui, on voit que ce sont les référendaires qui portaient un regard réaliste sur l’avenir, plutôt que les «réalistes» de la «gauche parlementaire» qui voulaient «vraiment infléchir le changement dans le sens de l’intérêt général» se vantant d’un compromis «exemplaire […] d’une adaptation d’un service public aux besoins nouveaux des usagers et à l’évolution technologique»1.


Chacun-e constate la dégradation du service postal, voit les pertes d’emplois dans le secteur… Mais ce n’est pas fini. En effet, le marché des colis sera libéralisé et livré à la concurrence des multinationales en 2004 et la limite du monopole des lettres sera abaissée à 100 g. en 2006. Le prix du courrier quant à lui augmente!


Or, dans un communiqué du 1er juillet 2003, le parti de Leuenberger et Gygi déclare, concernant la Poste, que «ses prestations de service public sont exemplaires» et approuve ces hausses, condition d’un «service public de premier choix». Quant à la libéralisation des colis, il se borne à «attendre du Conseil fédéral» qu’il garantisse l’application des «conditions de travail de la branche»!


Peu après ce propos lénifiant, le 6 juillet, dans la Sonntagszeitung, Gygi dévoilait ses plans de privatisation – sous forme de constitution d’une SA – du service du courrier exprès. Privatisation «pilote», à suivre dans d’autres secteurs. Les motifs avoués de Gygi: soustraire les employé-e-s de la nouvelle société à la Convention collective de la Poste pour baisser les salaires et augmenter le temps de travail! Sa tactique du salami permettra aussi de brader au privé les pans intéressants de ce patrimoine public. Pour les plus grands profits de futurs actionnaires… et au dépens des usagers-ères.


Face à cette situation, il faut une résistance rejetant toute privatisation-démantèlement de La Poste et de tous les services publics. Pour ça, il faut ouvrir les yeux, a contrario du PSS qui, en avril2, prenait «acte avec satisfaction de la lente mais inexorable réorientation politique du Conseil fédéral en matière de service public» saluant le fait que «l’ouverture des marchés n’est plus une fin en soi, mais un moyen» dont «l’Etat doit garder la haute main sur la mise en œuvre.» «Le changement de cap du Conseil fédéral me réjouit» déclarait Christiane Brunner. Quant à nous, c’est contre la politique du Conseil fédéral, que nous appelons à voter à gauche…


Pierre VANEK

  1. Edito de Domaine public du 5.6.97 par Jean-Daniel Delley
  2. Communiqué PSS du 9.4.2003