Musikunterstadl: Rowboat label

Musikunterstadl: Rowboat label

Leysin et bientôt le monde.
Rencontre d’un label qui ne finit pas de se développer
pour faire connaître de plus en plus de groupes nageant hors des
courants. Power to the rowboat !

Cédric et Patrick sont de Leysin. Ils sont passionnés de
musique. En 2009, afin d’y donner corps, ils décident de
lancer un label, Rowboat. Depuis, quatre compils sont sorties, de
nombreux concerts ont eu lieu, notamment la Rowboat party au Bourg
(Lausanne) en octobre dernier, dont de nombreux chanceux gardent un
souvenir ébloui. L’écurie, elle, ne cesse de
s’agrandir. On y trouve une palette éclectique de certains
des groupes romands les plus inventifs : de
l’électro jouissive de Buvette au rock noisy et tripal des
Welington Irish Black Warrior (WIBW), en passant par Pat V,
Überreel, Kurz Welle, WTF Bijou, Gâteaux Blasters, Marilou,
etc. Dernièrement, le label est même devenu international,
comptant désormais l’écossais Dam Mantle dans ses
rangs. Le tout incarne la volonté de deux protagonistes :
être hors de tout carcan pour mieux se dépasser et
découvrir. Décidant de faire de la musique quelque chose
de plus qu’un hobby, ils lui consacrent la majorité de
leur temps. Patrick passe ses nuits dans sa cave à enregistrer
et à répéter. Cédric confectionne les
pochettes et part à la recherche de nouveaux groupes ou de
nouveaux concerts. Mais ils ne sont pas seulement les hommes
derrière label, ils jouent également tout deux dans
différents groupes qui en font partie. Ainsi le projet solo de
Cédric s’appelle Buvette, tandis que Patrick officie au
sein d’Überreel et de Pat. V.

A la rencontre du Rowboat

Première question très générale,
pourquoi créer un label et plus précisément quel
genre de label ? A quoi ca sert un label selon vous ?

L’idée de base était de faire partager les trucs
qui nous plaisent. Sur la première compil, il n’y avait
que des chansons écrites par nous deux. On s’est mis
ensemble parce que l’union fait la force. Créer ce label
signifie pour nous qu’on va travailler comme collectif. Et cela
appelle aussi une certaine durabilité. Le volume 1 était
un premier pas. En fait, on n’avait pas vraiment de but
défini. Et en tout cas pas commercial. On ne cherche pas
à se faire de l’argent. Le but est vraiment de diffuser
des groupes qu’on n’entendrait pas autrement. On le fait
pour l’instant principalement par deux biais : les compils
et l’organisation de concerts.

Comment fonctionne le label ?

On ne signe pas les groupes. Y a pas de contrat. On fournit aux groupes
l’enregistrement du disque. Il ne s’agit en aucun pas
d’un business. C’est plus de l’amitié. Les
collaborations sont très libres, on se laisse s’exprimer.

Quelle est la suite du projet ? Vous voyez rowboat comme une
étape indé avant la major ou comme une structure qui doit
se développer ?

L’idée pour la suite, ce serait de trouver un distributeur
pour qu’on trouve l’album dans les bacs. Mais si le projet
prend de l’ampleur, ça nous obligera à nous poser
des questions. Par exemple, actuellement on fait les pochettes de
toutes le compils à la main. Est-ce qu’on pourra continuer
à le faire ? On aimerait aussi produire des minis albums
pour chaque groupe. Il y aura forcément un balancement entre
l’envie de faire connaître à plus en plus de monde
et en même le temps le désir de continuer à
produire à notre façon.

Comment définiriez-vous l’identité de Rowboat ?

Il y a beaucoup de groupes différents. Sur la dernière
compil, il y a un morceau par groupe. Mais il y a une unité
commune, tous ont la même vision des choses, tous partagent le
même esprit. On choisit simplement les groupes qui nous plaisent.
Ce qu’on cherche, c’est des projets personnels, originaux.
On ne veut pas s’enfermer dans un genre de musique précis.
Ce qui compte, c’est que le groupe ait quelque chose
d’inventif à apporter, qu’il échappe aux
catégories. Et aussi, qu’il soit différent des
groupes déjà présents dans Rowboat. On pourrait
très bien prendre un groupe de hip hop. Franchement, on est
ouvert à toute sorte de musique tant que ça se
démarque du mainstream. Pour les groupes de Rowboat, la musique
c’est quelque chose qui sort du cœur. Ils ne recherchent
pas seulement le succès. Quand ils font de la musique, ce
n’est pas pour la pose. C’est vraiment leur passion.

Y a-t-il à proprement parler un son Rowboat ?

Patrick enregistre dans sa cave. On voulait aussi proposer aux groupes
un autre son que celui des studios chers et trop lisses, où on
perd aussi beaucoup de temps par exemple en enregistrant un seul
instrument par jour. On garde le son brut. Tout est enregistré
en une prise. On aime ce son lo-fi. On ne cherche pas du tout à
être à la pointe technique.

Est-ce que certains labels vous ont servis de modèles ?

Il y a le label K, basé à Olympia. Leurs
différents artistes n’ont pas forcément de rapport
entre eux. Il y a par exemple Jeremy Jay ou Mah­jongg. Ce qui nous
plait, c’est que ce n’est pas une simple maison de disque.
C’est plus un regroupement, qui permet à des gens
d’exprimer leurs gouts. Il y a aussi Paw Tracks, le label
d’Animal Collective, où il y également cet
investissement total dans le collectif et le refus de s’enfermer
dans un style.

Pierre Raboud

Actualités : on peut trouver les compils de Rowboat chez
Obsession, Bel-Air Records, Disc-a-brac (Lausanne), ainsi
qu’à Quixotic (Vevey) et bientôt à DCM
(Aigle). Pour une première écoute de tous ces groupes, le
myspace du label : www.myspace.com/rowboatsound


Les prochains concerts sont les suivants :

16 avril : Gateaux Blasters Sas (Delemont)
22 avril : Buvette Vernissage Playground (Nyon)
23 avril : Wibw Cave à Joe (Lausanne)
24 avril : Dam Mantle Romandie (Lausanne)
24 avril : Uberreel Bad Bonn (Düdingen)
26 avril : Buvette + Dam Mantle Reitschule (Rössli) (Berne)
28 avril : Überreel Grabenhalle (St Gallen)
30 avril : Überreel + Dam Mantle + Buvette Le Bout-Du-Monde (Vevey)
30 avril : Wibw Espace Noir (St Imier)
1er Mai : Buvette + Dam Mantle Palace (St-Gall)