Un «Black freeday» contre le patriarcat

Le 25 novembre, les collectifs militants du canton de Neuchâtel se sont unis pour proposer une alternative au «Black Friday» et dénoncer les violences sexistes et sexuelles. 

Marché gratuit à Neuchâtel
Le marché gratuit, Neuchâtel, 25 novembre 2022

Depuis une dizaine d’années, les commerces suisses suivent le modèle des États-Unis, en organisant le Black Friday le dernier vendredi du mois de novembre, mais à quel prix ! En effet, cette foire du capitalisme symbolise à elle seule l’aberration du système dans lequel nous vivons, destructeur du vivant de la planète entière.

Pour assurer des petits prix et surtout faire profiter de marges indécentes les plus riches, des millions de travailleurs et surtout de travailleuses sont exploité·e·s pour un salaire de misère. Les consommateurs·trices, croyant à la bonne affaire, ne réalisent pas que les commerces jouent avec les prix et que la publicité les incite à dépenser pour des besoins non essentiels. Ainsi, en 2021, les ménages dépensaient en moyenne 427 francs en une seule journée.

Le 25 novembre est également la journée contre les violences sexistes et sexuelles. Mouvements féministes et anticapitalistes ne pouvaient que s’unir pour s’opposer aux violences patriarcales. C’est en grande majorité des femmes qui sont exploitées soit pour produire, soit pour vendre. 

Selon l’Office fédéral de la statistique, au niveau salarial, le commerce de détail concentre 16,9 % des postes à bas salaire de l’ensemble de l’économie suisse. Ce secteur emploie près de 80 % de femmes. Comme le capitalisme est basé sur le système patriarcal, il est essentiel de dénoncer les violences faites aux personnes sexisées tout en dénonçant l’exploitation du vivant de la planète. 

Les collectifs militants neuchâtelois se sont donc unis pour s’opposer à ces systèmes avec l’organisation d’un «Black freeday», un marché gratuit, lieu d’échange de biens et d’idées ouvert à tout·e·s. Les biens qui n’ont pas trouvé preneurs·euses ont été récupérés par l’association L’AMAR (Lieu Autogéré Multiculturel d’Accueil et de Rencontres).

Comme chaque année à cette date, une marche silencieuse à la lumière de lanternes, regroupant plus de cent personnes dans les rues du centre-ville de Neuchâtel, dénonçait les violences sexistes et sexuelles. 

Cette journée a permis de resserrer les liens des mouvements de gauche anticapitalistes du canton. Grâce à la convergence de nos luttes, un monde sans violences est possible.

Mila Meury-Touré